Chroniques d'une stagiaire à Rio

Nous avons profité de nos derniers jours à Rio pour pour déguster quelques spécialités culinaires brésiliennes.

Dans le quartier un peu bohème de Santa Theresa, qui domine la ville et laisse entrevoir quelques jolies vues :

Mais avec de riches demeures comme celle-ci :

On redescend dans le centre-ville par l'escalier en carrelages réalisé par l'artiste chilien Selaron, retrouvé mort sur cet même escalier en janvier dernier ; meurtre ou suicide, on ne sait pas.

Samedi à Guaratiba, pour un déjeuner de fruits de mer (crabe, crevettes et poissons diversement préparés) ; à l'extrême ouest de Rio, les plages y sont plus sauvages et protégées de l'urbanisation, ce qui en fait un paradis pour les surfeurs et les promeneurs du week end.

Et Dimanche, chez les parents de Rafael, à Tijuca, près de la forêt de Tijuca, pour une traditionnelle Feijoada (haricots noirs, viande de porc ou de boeuf séché, saucisses, chou vert, riz et farine de manioc ou farofa)

Escapade de deux jours dans le Minas Gerais, région montagneuse au nord de Rio de Janeiro, qui comme son nom l'indique est une région minière. Notre point de chute était Ouro Preto, ville inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco : appelée autrefois Vila Rica (la ville riche), Ouro Preto a été la capitale de cet état et a tiré sa richesse de l'exploitation de mines d'or. C'est une très jolie ville baroque avec ses rues pavées très en pente et des églises à chaque coin de rue ou presque.

Eglise N.S. do Carmo

Eglise São Francisco de Assis

Eglise Matriz de N.S. da Conceiçao de Antonio Dias

Eglise de N.S. do Pilar, dont l'intérieur ressemble à une salle de théatre avec ses balcons aux rideaux rouges (photos interdites à l'intérieur des églises)

Il y a aussi une école des mines fondée par un français Claude Henri Gorceix

Sur la place centrale, l'ancienne chambre municipale (l'équivalent de la mairie) et prison. C'est aujourd'hui le musée de l'Inconfidencia, du nom du mouvement de rébellion conduit par les habitants d'Ouro Preto. Cette révolte inspirée par les révolutions américaine et française, eu lieu en 1789, contre le pouvoir colonial qui voulait augmenter les taxes sur l'or, un peu semblable à la Boston Tea Party. Leur chef Tiradantes fut pendu à Rio de janeiro en 1792 et sa tête fut exibée sur la place d'Ouro Preto pour dissuader toute nouvelle rébellion. Les Brésiliens considèrent Tiradentes comme l'inspirateur de l'indépendance brésilienne qui eut lieu quelques années plus tard, lorsque le fils du roi du Portugal, Pedro, déclara l'indépendance du Brésil et se proclama empereur en 1822.

Bien sur, nous avons prospecté et trouvé le bon filon dans une mine d'or, la mina da Passagem, près de la ville de Mariana. Nous y sommes descendu par un petit train bringuebalant tracté par un cable sur une pente très impressionnante !

Mariana est une petite ville moins touristique qu'Ouro Preto, mais aussi riche en églises baroques.

Sur la place face à la prison et deux églises, on y trouve un des rares piloris encore existant au Bresil, où la justice coloniale se plaisait à exiber les criminels.

Après un repas typiquement Mineira mijotée au feu de bois, Hervé a testé un dessert local, la Cocada. A vous de trouver ce que c'est.

 Aujourd'hui, repos à Rio après 7 heures de bus de nuit sur des routes sinueuses.

Epoustouflant, magnifique, grandiose, assourdissant, je ne sais pas quel est l'adjectif le plus approprié pour décrire les chutes d'Iguaçu ! Une chose est sûre, elles surpassent celles de Niagara.

Le parc d'Iguaçu est particulièrement bien aménagé, permettant à la fois d'approcher les chutes, mais également d'avoir une vision globale, tout en préservant le cadre naturel !

Etant en hiver, nous avons eu un peu froid et des nuages le samedi. Par contre, le grand avantage est que le débit des chutes est beaucoup plus important, ce qui rend les chutes encore plus impressionnantes. Le soleil, en retard (c'est normal, il est brésilien), n'est arrivé que dimanche, mais juste à temps pour nous offrir de beaux panoramas !

On termine par quelques photos du parc des oiseaux, qui se trouve juste à côté des chutes. On a pu observer entre autres des colibris, des toucans et des perroquets.

Allez, je reprends les rênes du blog !

Après le Sud du Brésil, j'ai maintenant découvert le Nordest lors de notre petit voyage à Salvador, la première capitale du pays.

La culture est beaucoup plus marquée par l'influence africaine, dans la religion surtout. Les vêtements sont quelque peu différents aussi...

Nous avons commencé notre visite lundi par le Pelourinho, quartier historique de la ville aux allures de Lisbonne, avec ses rues pavées bordées de maisons colorées. C'est vraiment le coeur touristique de la ville, car on y trouve de nombreux musées, et surtout les bâtiments historiques sont en général très bien conservés et entretenus (ça change de Rio !).

Voici la place du Pelourinho :

L'église bleue est une église construite par les esclaves noirs, pour eux-mêmes. Les saints sont donc noirs. Mardi soir, nous avons assisté à la fin de la messe, où chants et percussions animaient la cérémonie !

Mardi, pluie ! Mais ça n'a pas empêché certains de prendre un petit bain ! (eau très chaude, environ 23°)

Puis visite du phare de la ville, ça décoiffait là-haut !

Enfin, mercredi, le dernier jour, après quelques achats au marché de l'artisanat dans la ville basse au pied de l'ascenceur, nous avons visité l'église de Bonfim, où il y avait une belle vue sur la baie, et où l'on attache aux grilles des rubans en faisant des voeux.

Au fait notre hotel était une jolie maison coloniale.

Nous avons passé la journée de dimanche à Niteroi, la ville qui fait face à Rio dans la baie de Guanabara. On y a la plus belle vue de Rio. C'est aussi la seconde ville du Brésil (après Brasilia) qui possède le plus de bâtiments réalisés par le grand architecte brésilien Oscar Niemeyer. On a visité le théatre populaire, inauguré en 2007 pour son centième anniversaire.

Puis le MAC (musée d'art contemporain, dont Floriane a déjà parlé dans ce blog).

De Niteroi, la vue sur les sites les plus connus de Rio, la Pain de Sucre et le Corcovado, est superbe. Face au pain de sucre le Fortalezza de Santa Cruz défend l'entrée de la baie avec ses puissants canons.

Le site fut d'abord occupé en 1555 par les Français sous les ordres de M. de Villegaignon, dont le roman Rouge Brésil raconte l'épopée. Les Portugais les en délogèrent et le fort actuel a été bati à partir de 1612.

Nous (les parents) sommes arrives à Rio mardi soir ; Floriane était venue en taxi nous chercher à l'aéroport.

Pour commencer, mercredi matin direction le pain de sucre, pour une premiere ascension :))

Après midi tranquille à la plage d'Ipanema, se terminant par une Capirinha

Deuxième jour : le centre de Rio. Autour du quartier des affaires où Floriane faisait son stage, des quartiers historiques.

Monastère Saint Benoît

Passage du commerce

Palais impérial

Près du Port le nouveau Musée d'Art de Rio composé de deux bâtiments, l'un moderne, l'autre réhabilité.

Troisième jour : matinée au jardin botanique, puis plages Leblon et Copacabana.

L'arbre Pau-Brasil qui a donné le nom au pays, jadis tellement exploité qu'il a presque disparu

Leblon

Ipanema

Copacabana

 Aujourd'hui samedi, avec Rafael, nous sommes allées au Corcovado

Les quartiers chics qui plaisent à Floriane

Fin de journée sur la plage de Barra de Tijuca

Alors qu'hier marquait la fin des JMJ, je me suis rendue dans le Temple du football, le Maracanã, voir un match du championnat brésilien.

Le Maracanã, c'était le plus grand stade du monde ! Construit en 1950 pour la Coupe du monde à Rio, il pouvait accueillir 250 000 spectateurs. Aujourd'hui, après rénovation et mise en conformité par rapport aux règles de sécurité, il n'y a plus que 80 000 places !

Il y a 4 grandes équipes à Rio, chacune correspond historiquement à une "catégorie" de la population (mais ce n'est plus totalement vrai) :
- Fluminese : le club des riches
- Vasco de Gama : le club des portugais
- Botafogo : le club légèrement démodé, un peu le "Saint-Etienne" du Brésil, un ancien très grand club qui ne fait plus que des coups d'éclats de temps à autres (cette annéee par exemple, ils sont en tête du championnat)
- Flamengo : le club de tous les autres, le plus populaire de Rio

Hier soir, c'était le derby Flamengo x Botafogo !

Le stade n'était pas très rempli (50 000 spectateurs), mais je peux vous dire qu'il y avait de l'ambiance ! ça chantait, ça sautait, ça jurait, ça insultait ! Un match de foot au Brésil est l'occasion d'oublier tous les soucis du quotidien, c'est une vraie religion.

Nous étions dans la tribune de Botafogo, que j'ai été forcée (oui forcée !) d'encourager :)
Maintenant, je vais pouvoir dire que je suis "Botafoguense", lorsque l'on me demande qui je supporte au Brésil. Car oui, tout brésilien et brésilienne supporte, de près ou de loin, une équipe de football. Rafael supporte (de très loin) Flamengo, et le père de Rafael (de très près) Botafogo.

Pour la petite histoire, Flamengo et Botafogo ont fait match nul 1-1 après un match plutôt équilibré, et une égalisation de Flamengo à 10 secondes de la fin du match !

Comme vous le savez, les JMJ, Journées Mondiales de la Jeunesse (Jornada Mundial da Juventude pour les bilingues) ont commencé à Rio. Pas de chance pour les jeunes pèlerins, l’hiver est arrivé en même temps que le pape !

Her, j’ai même sorti la veste pour la 1^ère fois pour résister aux 18 petits degrés. Rassurez-vous, d’après la météo, l’hiver devrait durer… 5 jours ! J’ai connu pire. En attendant, aujourd'hui, on reste bien au chaud à la maison, à écouter le discours du pape, qui visitait ce matin une favela proche d'ici.

Depuis 1 semaine déjà, c’est un peu l’effervescence. Les JMJ sont un évènement pour tous les brésiliens, pas seulement les « jeunes » (ici "jeune" est moins de 27-28 ans), j’ai vu énormément de personnes d’une soixantaine d’années se balader avec les T-shirt et sac-à-dos JMJ. C’est d’une certaine manière un moyen de montrer la force et l'unité de la communauté catholique face aux évangélistes qui montent en puissance au Brésil. Ainis, alors que le journal de France 2 ne parle que du Royal Baby, nous pouvons ici suivre en direct tous les faits et gestes du pape, et le journal est exclusivement centré sur les JMJ !

Toujours est-il qu’il n’y a jamais eu autant de touristes à Rio ! Les JMJistes sont partout ! Ils se déplacent par petits groupes de 5-10, avec et leurs fameux sacs JMJ et leur drapeau national, ce qui permet de bien les repérer. On voit énormément d’Argentins (les plus nombreux), pas mal de  Sud-Américains en général, beaucoup d’Australiens, des Américains, des Français, et j’ai même croisé 2 Coréens !

C’est donc un vrai test en prévision de la Coupe du Monde et des JO. De ce que j’ai pu remarquer pour l’instant, le pays n'est pas encore tout à fait prêt ! Pas facile de commander au Mcdo par exemple ! J'ai vu un petit groupe d’étranger avoir toutes les difficultés du monde pour comprendre le « Pomoção ? Batata ? Bebida ? Pra agora ou viajem ? » (« Menu ? Frites ? Boisson ? Sur place ou à emporter ? ») prononcé à toute vitesse par les serveurs, qui pour la très grande majorité ne parlent pas anglais. Les services de transport sont un peu dépassés aussi. En plus du million de personnes supplémentaire dans les rues de Rio, mardi, une panne électrique de 2h du métro a malheureusement bloqué des centaines de pèlerins qui devaient se rendre à Copacabana pour la messe inaugurale. Ils ont dû se débrouiller en bus ou taxi, et parole d’expat, c’est loin d’être évident !

Aujourd'hui, demain, et lundi mardi ont été déclarés jours férié à Rio, j’ai donc décidé de terminer mon stage hier. Il s'est très bien passé. L'équipe dans laquelle j'ai travaillé et mon chef ont apprécié mon travail, et m'ont proposé un emploi à Technip Brésil à la fin de mes études, ou, si je souhaite rester en France, ils m'écriront une lettre de recommandation !

J'ai également presque terminé mes cours, il ne me reste plus qu'une heure de portugais. C'est donc les vacances pour moi !

Comme je vous l'ai dit, j'ai terminé le week-end dernier mon premier livre en portugais ! Généralement lu par les jeunes brésiliens vers l'âge de 11-12 ans, il est donc plutôt facile à lire, et pas très long (200 pages), mais pas niais pour autant. Mon rendement "nombre de pages lues par heure" était certes très faible, mais j'ai globalement très bien compris !

Il s'agit du livre O Xangô de Baker Street. Le "xangô" est un saint issu des réligions africaines, très populaire au Brésil, où les esclaves d'origine africaine mélangeaient la religion catholique avec leur propres rites, pour former de nouvelles croyances (le Cambolé ou le Macumba par exemple).

L'histoire se déroule à Rio, en 1886. Après le vol d'un violon Stradivarius, l'Empereur du Brésil Pedro II fait appel à Sherlock Holmes pour résudre ce crime, sur les conseils avisés de Sarah Bernhard ! Dans le même temps, le tout premier serial-killer de l'hisoire tue sauvagement des prostituées cariocas...

Sherlock Holmes débarque donc à Rio, avec son cher Watson, et y découvre la culture brésilienne : les plats traditionnels, la cachaça, les rites religieux, et bien d'autres encore ! Caricaturé à l'extrême, Sherlock est décrit comme un idiot fini, qui multiplie les déductions farfelues et complètement erronées.

Vous l'aurez compris, le livre rempli d'humour ! L'auteur s'amuse entre fiction et faits histoiriques, et finalement nous fait découvrir, à sa manière, la vie mondaine carioca de la fin du 19ème siècle, tout en nous baladant dans les différents quartiers de la ville. Très intéressant donc !

L'histoire a été adaptée en 2001 au cinéma. Un film à voir lorsque l'on rentre d'un voyage au Brésil !

Ce week-end, je suis allée découvrir une nouvelle partie du Brésil : le Sud, et plus précisément Porto Alegre !

J'avais déjà prévu depuis quelques temps d'y aller, pour visiter une de mes amies de Centrale Lille, en double-diplôme là-bas. Le week-end dernier était l’occasion de voir le « magnifique » match de l’équipe de France face au Brésil !

J'ai donc abandonné Rafael pour me rendre 3 jours au pays des Gauchos !

La culture Gaucho

Le sud du Brésil a une culture très particulière, plus proche de l'Argentine ou de l'Europe que Rio. Les habitants, très attachés à leur culture régionale (mais attention, ils ne sont pas indépendantistes), sont surnommés "Gaucho", en référence aux gardiens de bétail, très présents dans la région. J'ai pu croiser quelques Gauchos en costumes traditionnels (photo trouvée sur internet), ce qui plutôt rare.

Par contre, ce qui est vraiment ancré dans la culture, c'est le chimarrão (dans la main droite de la demoiselle) ! Le chimarrão, appelé matté à Rio, est le thé typique d'Amérique du Sud. A Porto Alegre, tous, ou presque, se balladent dans la rue, chimarrão à la main !

J'ai d'ailleurs ramené en petit souvenir une "Cuia" (tasse) pour chimarrão.

La ville

Porto Alegre est la capitale de l’Etat Rio Grande do Sul, et se situe à l’extrémité nord d’un immense lac de plus de 400 km de long. La ville est de taille "humaine" par rapport à Rio ou São Paulo (mais tout de même 1,5 millions d’habitants), on peut donc faire tous les coins intéressants à pied, ce qui est bien agréable !

Comme à Rio, le centre-ville a conservé de nombreux bâtiments anciens.

Voici le marché, l'un des plus beaux batiments de la ville :

Et maintenant, une petite selection de photos de la ville, avec l'ancienne banque nationale du commerce, le théâtre São Pedro, des églises, les vieux docks, des espaces pietons/verts, etc...

Et voici le "gasometro", ancienne centrale thermoélectrique aujourd’hui reconvertie en centre culturel

Enfin, nous avons terminé avec une mini-croisière sur le fleuve et le lac, qui permet d’avoir un beau panorama sur la ville. Quelques belles maisons donnent également sur les rives du fleuve.

Lundi, mon avion n'étant que dans la soirée, j’ai passé l’après-midi dans le parc situé à côté de l’université de Porto Alegre. J’en ai également profité pour terminer mon premier livre en portugais (article à venir à ce propos) !

Le match de foot

Dimanche matin, en nous baladant dans un parc, nous sommes tombés par hasard  sur les joueurs de l’équipe de France, en pleine (et surtout très médiatique) balade matinale. On a échangé quelques mots avec eux (Benzema, Capoue et Lacazette) mais ils n’étaient pas très bavards… Et visiblement, on n’a pas vraiment réussi à les motiver !

Puis, après un bon petit brunch, nous nous sommes dirigés vers le stade flambant neuf de Porto Alegre. L’ambiance était plutôt bonne, surtout lors des buts, mais pas extraordinaire non plus ! Souvent le stade était même silencieux, car les brésiliens n’ont pas de chants pour leur équipe nationale, et il s’agissait surtout d’un match amical. Après discussion avec mes amis centraliens brésiliens, il faudra que j’aille voir un match de foot entre clubs, au Maracanã, pour vraiment comprendre ce qu’est l’ambiance de stade brésilienne ! Le rendez-vous est pris ! :)